Témoignage de Marie au Sénégal, bénévole de l’association.

NOVEMBRE 2011

 

La Tabaski

Le 6 novembre 2011 : Nous sommes arrivés à Dakar, un Dakar encore plus vide que tous les autres dimanches de l’année : en préparation pour la Tabaski…

Beaucoup de Dakarois ont quitté la capital pour aller fêter, en famille, la fête du mouton dans leurs villages.

Sachant que les magasins seraient fermés plusieurs jours après la Tabaski, Moulaye, notre représentant permanent au Sénégal, s’était chargé d’acheter auparavant le lait maternisé et les médicaments pour la pouponnière de Dakar ainsi que toutes les fournitures scolaires pour l’école de M’boundoum-Est. Quand nous sommes arrivés à l’hôtel, tout était entreposé en attendant les distributions.

.

Le 7 novembre au matin, nous avons suivi les Dakarois en beaux boubous et nous avons pu assister aux prières du matin qui se déroulaient dans un immense terrain. C’était très émouvant.

 

 

Nous avons passé l’après-midi chez les parents de Moulaye qui nous avait invités. Nous avons découvert comment se déroule la Tabaski en famille : chacun sa tâche, de la découpe du mouton aux premières grillades, en passant par le nettoyage des entrailles. Nous nous étonnions : rien n’était écœurant, tout se faisait naturellement selon le rituel.

 

 

Opération Lait Maternisé à la Pouponnière de Dakar

Mardi, nous chargeons le pic-up et partons en direction de la Pouponnière de Dakar pour faire le partage des boites de lait et des médicaments. Soeur Justina nous y attend. Nous sommes heureux car Soeur Justina a meilleure mine que l’an passé. Elle vous remercie tous du fond du cœur pour votre générosité et nous presse, l’heure de la sieste pour les petits n’allait pas tarder. Ils sont adorables, c’est toujours aussi difficile d’en repartir.

 

 

Retour à l’hôtel pour le chargement des fournitures scolaires. Tout est casé et bien ficelé ! Ouf !! En route direction Saint-Louis ! Tout au nord du Sénégal.

.

Mercredi, nous composons les 196 cartables pour les élèves de l’école de M’boundoum-Est à environ 15 kms au nord de Rosso Bethio : 2 cahiers, 3 stylos, un taille-crayon, une gomme, un compas, une équerre, un rapporteur, des crayons de couleur, une ardoise, une éponge, une gourde, un sachet de jus de fruit et un sachet de biscuit pour le gouter !

 

Jeudi, direction un daara du quartier de Darou. Ce quartier est tel que nous l’avons connu l’année précédente, toujours aussi sale, avec des détritus partout. C’est désolant ! Nous quittons ce daara assez perplexe. Aucun enfant présent, ils sont donc dans la rue…

 

 

Vendredi 11 novembre, Jo de l’association Afrique École Avenir vient nous rejoindre à l’Oasis, un petit hôtel familiale, sympathique comme tout et de surcroit pas cher. Nous déjeunons tous ensemble heureux de nous retrouver puis partons visiter l’hôpital de Saint-Louis. Un chirurgien en ORL nous accompagne. Il y a des parties neuves mais les chambres sont tristes à voir. Du matériel médical manque dans pratiquement tous les services, nous allons lancer une recherche de matériel pour aider cet hôpital.

 

Avant de rentrer, et pour répondre aux nécessités d’hygiène pour les enfants des rues, nous nous renseignons sur les prix afin de budgéter intelligemment notre répartition avant la distribution.

.

Opération 1 Cartable pour un avenir

Samedi 12 novembre, départ à 10h30 en direction de M’boundoum-Est. C’est la première fois que nous allons dans cette région. On pratique la culture du riz. Nos accompagnateurs sont les 2 directeurs des écoles de M’boundoum-Est et M’boundoum-Barrage, 2 villages ne figurant pas sur la carte et pourtant plein de villageois.
Et quelle belle surprise !!! Nous sommes accueillis en musique avec les danses traditionnelles.

Très émus, nous descendons très vite du véhicule et entamons des pas de danse avec la population qui apprécie notre spontanéité.

 

 

Abdoulaye, le directeur de l’école avec qui nous étions en contact par internet depuis plus d’un an, nous présente le chef du village, les « notables » et les instituteurs. Les directeurs d’écoles et le chef du village prennent le micro pour faire un petit discours de remerciements. Ensuite, Julie toute émue, prend la parole et leur fait part que c’est grâce à vous, à votre générosité, à votre intérêt pour l’instruction que nous sommes là.

Nous commençons la distribution des cartables. Les enfants rangés en file répondent à leur nom, s’approchent timidement et repartent s’asseoir à l’ombre en attendant la fin de la distribution. Celle-ci terminée, tout le monde se saluent, certains parents et enfants tiennent à nous serrer la main pour nous remercier.

Les villageois ont tenu à nous préparer un repas traditionnel pour que nous puissions repartir dans de bonnes conditions sur Saint-Louis. Un repas tout en partage !!!

 

Dimanche, nous visitions 2 autres daaras pour connaître leurs besoins. Nous découvrons enfin un daara où les enfants ne mendient pas, sont propres et parlent tout à fait normalement avec leur maître coranique.

 

 

Ici, nous interviendrons ainsi que chez un groupe de Baye Fall que nous avions rencontré l’an passé.

Ces Baye Fall en respect avec leur idéologie, aideront Jo lorsqu’elle aura besoin d’eux pour aménager une salle : ciment, plomberie etc…. Ils savent faire.

 

Lundi 14 novembre, de nouveau nous nous rendons à l’hôpital de Saint-louis où nous avons rendez-vous avec le directeur. Nous parlons de ces besoins en matériel, ils sont importants et nous allons répondre du mieux que nous pouvons. N’hésitez pas à faire des recherches de votre côté, dans votre région, auprès d’établissements médicaux : grâce aux matériels apportés nous pourrons en échange faire soigner les enfants des rues et voir d’autres personnes. Nous repartons de l’hôpital et raccompagnons Babacar, un jeune de 20 ans qui a un cancer des ganglions. Nous expliquons à sa maman qu’il a besoin encore de soins à Dakar, Saint-Louis n’est pas équipé en matériel de chimiothérapie. Sa vie en dépend.

Nous faisons quelques courses de denrée alimentaire pour lui et sa famille sans ressources. Ils n’ont plus de courant, il a déjà vendu son téléphone portable pour payer le laboratoire d’analyses médicales. Avant sa maladie Babacar avait un emploi dans la maçonnerie et était la seul ressource de la famille. Pour financer ses déplacements nous laisserons des Francs CFA à Jo qui, en relation avec les médecins, s’occupera de coordonner les rendez-vous.

 

Aide aux enfants démunis

Mardi, nous allons négocier les achats pour les daaras. Ce n’est toujours pas une mince affaire, nous savons bien faire cela mais quelle perte de temps. Après avoir mis tous les achats sur une charrette, nous chargeons la voiture de Jo. La distribution est faite l’après-midi. Julie aime le sourire des enfants, heureux de voir que quelqu’un s’intéresse à eux. Nous leur avons acheté des couvertures ( il fait froid pour eux la nuit), des matelas en mousse et des nattes ainsi que des bassines, du savon , du grésil, de l’eau de javel, etc….

 

Mercredi et Jeudi, repos et derniers jours à Saint-Louis, nous déjeunons et passons une bonne partie de l’après midi avec Jo à qui nous posons encore plein de questions pour les projets à venir.

 

Vendredi, Moulaye revient nous chercher et repartons pour Dakar. Après 3 bonnes heures de route, nous dégustons le repas que son épouse a gentiment préparé, la tradionnelle Thiebou Dieune ! En plus d’être une bonne cuisinière… Humm quel délice !

Après cette restauration, direction l’école afin de continuer à aider Hélène dans sa scolarité.

La route et la chaleur nous a épuisé. Demain une visite importante nous attend !

 

Samedi 19, nous prenons un taxi pour Rusfisque. Nous avons rendez-vous avec les 3 représentantes d’une fondation qui, si le projet leur semble un bon projet, devrait participer financièrement pour reconsolider les classes de l’école de Chérif III et reconstruire des sanitaires. Tout le monde est présent y compris le directeur de l’école et un responsable d’une entreprise de bâtiment qui nous a déjà établi un devis. Nous faisons les présentations et visitons ensemble l’établissement scolaire.

A ce jour, les élèves des 2 classes les plus dangereuses étudient dans une autre école mais que se passera t-il si toute les classes s’écroulent.. Où irons les enfants ? Mendier dans la rue ? Il faut réagir.

Nous connaîtrons en janvier 2012 la décision que prendra la fondation. Nous avons bon espoir, cette fondation fait déjà beaucoup en faveur les enfants. Ses représentantes nous ont transmis des informations intéressantes pour la suite.

.

De retour à Dakar, nous allons faire un petit tour à l’AFTER-VERTIGO, un futur restaurant-bar recommandé par Elsa, membre active de l’association. Nous sommes bien accueillis et nous visitons. L’agencement est superbe ! Il est dans les 19 heures, nous nous dirigeons vers la place de l’indépendance pour dîner.

 

.

Dimanche 20, dernier jour au Sénégal ! Nous faisons nos valises en prévoyant des vêtements chauds pour notre arrivée en France. A 15h30 nous arrivons à l’aéroport et patientons dans les files d’attente : enregistrement de bagages et passage au contrôle de police où est instauré un nouveau système : prise d’empreinte index droite et gauche puis photo. Cela prend tellement de temps, que lorsque nous arrivons dans la salle d’embarquement, nous sommes attendus ainsi que six autres passagers pour monter dans l’avion.

 

Et voilà, nous sommes parmi vous, des projets en tête en faveur des enfants des rues, des projets bien ciblés, et aussi la création d’un Collectes & Partages Sénégal !

L’équipe ne cesse de s’agrandir, alors osons !

Nous sommes contents de vous retrouver et c’est avec plaisir que je partage avec vous nos 2 semaines au Sénégal.

.

Marie BRET

Membre bénévole de l’association Collectes & Partages.

.

Share

Author: France-Senegal

Share This Post On

Pin It on Pinterest

Share This

Partager

Partagez avec vos amis !