Par Marie de l’association Collectes & Partages : Une semaine d’émotions

– DECEMBRE 2010 –

Que d’émotions pour organiser la journée du vendredi 24 décembre au Sénégal à Saint-Louis !


Nos coeurs battaient fort quand les enfants sont arrivés par groupe.

Ils battaient encore plus fort quand ils ont commencé à former des cercles et s’asseoir par terre pour manger. C’est de coutume, se réunir autour d’un plat unique et le partager. Que d’émotions quand les plats ont été distribué. Younouss le président de l’association de 7 daaras faisait des aller / retour pour amener les plats aux enfants qui attendaient calmement. Il nous a beaucoup aidé, sa vitalité, son dévouement pour les enfants faisaient plaisir à voir.

 

Les enfants ont d’abord été désaltéré en buvant de l’eau fournie gratuitement par l’école NALLA NDIAYE du quartier du Darou, pour pouvoir apprécier la distribution des jus de fruits et d’oranges. Leurs yeux brillaient, des sourires ensoleillaient leurs visages parfois triste l’espace d’un instant.

 

Julie, Younouss, Papis, deux sympathiques baye fall, et d’autres jeunes du quartier dont je ne connais pas les noms ont commencé la remise des dons : chaussures pour chacun des enfants des 20 daaras et un grand nombre de moustiquaires pour les protéger du paludisme.

Younouss avait établi une liste des darras avec le nombre d’enfants par daara.

Nous avons immortalisé chaque don par une photo.

Et là encore beaucoup d’émotions, de sourires, de regards profonds, de la timidité parfois.

De tous les daaras présents, le plus petit héberge 2 enfants et le plus grand 30.

Jo Modoux, Présidente d’Afrique Ecole Avenir se charge de distribuer les dons restant aux 3 daaras qui n’ont pu nous rejoindre en ce jour.

 

Nous remercions toutes les personnes qui ont participé à cette journée, simplement pour les enfants !!

Nous remercions toutes les personnes qui, de par leur générosité et leur grand coeur, ont permis d’organiser cette journée pour les enfants des rues.

Sans vous, ce vendredi aurait été semblable à tous les autres vendredi.

Comme on dit au Sénégal : NIO FAR ! (tous ensemble).

 

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Une journée avait été organisée en 2009 par Marie, Présidente des Restos des Talibés. Marie ayant eu un heureuse évènement l’année dernière, l’arrivée d’une petite fille, c’est Julie, la présidente de Collectes & Partages qui a pris le relais en 2010 pour apporter un peu de chaleur humaine à ces enfants, leur montrer, en attendant des réalisations à plus hautes échelles.

Des adultes, noirs, blancs, du Sénégal, de France, d’Europe, des Dom Tom, du Canada, … sont conscients de leur triste sort.

Donner de l’amour n’est et ne sera jamais vain.

 

 

 

Quelle belle après-midi !

Oubliées les péripéties du lundi, mardi, mercredi et du jeudi !


Nous devions arriver logiquement le dimanche en fin d’après-midi; nous avons atterri vers 4h du matin, dormi de 7 à 10h et en avant toute ! Il nous fallait commencer les achats.

Fort de notre expérience du Sénégal, nous savions que ce n’était pas une mince affaire. Il nous fallait trouver les quantités nécessaires et les bons prix, des prix sénégalais, voir mieux.

Heureusement que Moulaye, le neveu d’un ami de longue date, était avec nous.

La pharmacie de garde pouvait nous commander le lait pour le mardi matin mais ne voulait pas nous accorder de remise comme à Saly et à M’bour. Moulaye a trouvé un grossiste qui nous a approvisionné en lait et en médicaments pour les bébés de la pouponnière de Dakar.

Le marchand de chaussures avec qui nous avions pris des accords de prix le matin n’était plus d’accord à 16 heures.

Moulaye :  « je suis certain d’en trouver à Rufisque et peut-être même à moins cher. » Il avait vu juste et pour le même prix, il avait même obtenu quelques paires de chaussures en plus.

Mardi, il ne nous restait que les moustiquaires à recevoir.

Il a fallu aussi beaucoup chercher. Pas de stock important en pharmacies où elles coutent chèr (5000FCFA). Impossible de nous les procurer dans les dispensaires qui ne les distribuent qu’à des familles pour 1000FCFA (4000FCFA étant subventionnés par l’état).

Samba, notre ami, a passé plusieurs appels téléphoniques… et Euréka nous avons pu avoir de grandes moustiquaires imprégnées à 3300FCFA sous lesquelles plusieurs enfants peuvent s’abriter.

Mardi matin, nous nous sommes aussi dirigés vers l’école Fadd Jal où Hélène une jeune étudiante est scolarisée.

Hélène est bonne élève, Soeur Joséphine avait lancé un appel pour financer son année scolaire. Comme l’école avait autorisé Hélène à suivre les cours depuis la rentrée, nous avons pu la rencontrer. Un plaisir partagé !

 

Julie : « Il nous reste un peu de temps pour nous rendre à la pouponnière de Dakar ». Juste à temps pour remettre les boîtes de lait et les médicaments. L’établissement est très bien tenu, une ambiance sérieuse et détendue nous ont fait très bon effet. Nous remercions Soeur Justina de son accueil chaleureux et prenons quelques photos avant de partir.

 

En fin d’après-midi, Mame Fagueye Ba du collectif L’enfant a la parole et grande styliste, nous reçoit chez elle. Nous échangeons beaucoup sur le droit des enfants, sur les enfants des rues et de leur environnements et leur avenir.

Mame est une grande dame, son projet est ambitieux et nous sommes convaincus que beaucoup de choses vont changer dans l’avenir. Paris ne s’est pas fait en un jour !

 

Mardi soir, nous étions 3 heureux ;

En 2 jours sur Dakar, nous avions rencontré Hélène, Soeur Justiana, Mame et effectué les achats pour les enfants stockés à l’abri.

 

Mercredi matin, chargement. Chargement des moustiquaires, des chaussures, des ballons de foot et de nos bagages dans le pick-up que nous avons loué pour nous rendre à Saint-Louis. Au passage, nous prenons Pha l’artiste peintre qui bénévolement allait faire de la peinture avec les enfants des rues.

Après avoir acheté de la peinture acrylique pour le fond de la banderole et 3 bonnes heures de route, nous arrivons à Saint-Louis où nous attendent Jo, Lamine d’Afrique Ecole Avenir et Latif du partenariat. Nous déchargeons le pick-up et déjeunons tous ensemble.

 

Dans la deuxième partie de l’après-midi, Jo nous emmène dans le quartier de Darou.

Quelle désolation ! En regardant les photos vous comprendrez ce que nous avons pu ressentir :

 

 

C’est là que nous avons fait la connaissance de Younouss, de Laye qui s’est occupé de l’atelier de recyclage, de quelques enfants des rues, de l’association des femmes du quartier de Darou qui veulent se charger de cuisiner le repas. La nuit tombait déjà, il nous était impossible de visiter les daaras, nous rentrons à l’hôtel pour établir le programmes du jeudi.

 

Jeudi, Jo vient nous chercher tôt le matin. Nous passons saluer Nicolas du Partenariat de St-Louis ainsi que ses collaborateurs.

Le partenariat a eu la gentillesse de mettre un véhicule à notre disposition.

Des équipes se forment :

– Atelier peinture dirigé par Pha, l’atelier de création d’objets dirigé par Laye grâce à la récupération de déchets,

– Et l’équipe des achats, Jo accompagnée de Binetou, 2 femmes de l’association des femmes du quartier, un marabout et une femme de marabout, Julie, Daniel surnommé porte-monnaie, et moi.

Faire la queue, négocier, acheter tous les produits pour faire la Tiep Bou Djen nous a pris toute notre matinée. L’après-midi nous voilà parti au port pour acheter le poisson, mais là catastrophe !! Les pirogues ne sont pas sorties tant la mer était mauvaise. Donc pas de poissons. Pas un !!

Nous nous rabattons sur l’idée d’acheter 4 moutons, vivants les moutons… que nous chargeons dans la voiture de Jo.

Des larmes de Toubabs ont été versées pendant que Rosso, l’ami de Jo négociait le prix. Nous les emmenons à l’association des femmes du quartier :

« Mais ce n’est pas du poisson ! »  Disent-elles plusieurs fois !!
« Il faut d’autres légumes afin de faire une Tiep Bou Toye !!

Et puis le gaz, nous n’avons pas de gaz, les recharges sont vides »

Misères de misères, il est 18 heures passées !! Il nous faut aller faire le plein. Nous leur donnons de l’argent pour qu’elles s’occupent des nouveaux légumes.

Après 4 arrêts consécutifs, nous trouvons une station qui a du gaz ! Ouf ! Rosso et Latif qui était venu nous rejoindre ramènent les recharges pleines aux cuisinières.

 

Maintenant il fait nuit, Jo doit rentrer chez elle pour préparer le sapin de noel à sa famille, ce n’est pas demain, vendredi qu’elle pourra. Julie lui demande de nous laisser avant le pont Faidherbe où il y a un embouteillage, pas la peine de nous ramener jusqu’à l’hôtel. Nous trouvons enfin un taxi, tout vieux,tout branlant comme on en trouve au Sénégal. Nous ne négocions même pas le prix, nous n’aspirons qu’à une chose : rentrer prendre une douche et nous reposer pour le grand jour !!

Vendredi, le jour-J !!

Jo revient nous chercher. Nous chargeons sa voiture, les 500 paires de chaussures, la centaine de moustiquaires… Jo est une pro du rangement !

Nous arrivons à l’école, déchargeons la voiture et stockons le tout dans une classe réservée aux « tout-petits ».

Les enfants du village voient les ballons de foot par la fenêtre. Pas facile à gérer quand ils demandent un ballon… Finalement, Julie leur en donne un que les plus grands s’approprient. Les petits n’arrêtaient plus de venir la voir pour qu’elle organise des matchs.

 

Nous apprenons que les tentes gratuites ne seront installées qu’à 15 heures et retirées à 17h.

Cela ne servant pas à grand chose, la cour de l’école étant en plein soleil, nous finançons un montage immédiat ainsi qu’une centaine de chaises.

Julie et Jo s’interrogent parce qu’elle ne voient pas arriver les enfants. Les enfants n’arriveront qu’à 15 heures parce c’est vendredi, le jour des grandes prières. Younouss nous demande pourquoi nous avons choisi un vendredi ? Ben tout simplement parce les gens sur place nous ont dit que c’était le seul jour possible … Il n’en revenait pas. La directrice de l’école nous confirme qu’elle aurait pu mettre l’école à notre disposition un autre jour. Ce sont les aléas du Sénégal…

Sénégal qui nous fait rager plus d’une fois, mais que nous aimons tant !


Une si riche aventure !!! Plus éclairés sur nos futures actions, cet évènement nous a ouvert encore davantage les yeux sur les difficultés que rencontre la population au quotidien.

 

Retrouvez la suite dans les autres articles.

A très bientôt !

Marie

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Author: France-Senegal

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