Les enfants et la mendicité

 

Enfants errants, talibés, jeunes travailleurs, Fakhman, enfants mendiants, jeunes filles, enfants accompagnés sont autant de notions qui désignent des enfants qui passent l’essentiel de leur temps dans la rue.

Qu’est ce qu’un enfant talibé ?


La première chose qui vient à l’esprit des sénégalais est « mendiant » ce qui détourne le mot de son vrai sens « étudiant ». Ceci est du en partie au fait que ces enfants sont si présents dans la vie des sénégalais que l’on se demande si vraiment ils ont le temps d’étudier vu la durée qu’ils passent à mendier dans les rues.

Cette mendicité, forcée, expose ces enfants à tout type de risques. Ils ont une somme a collecter imposée par le maître coranique. S’ils ne l’ont pas, certains sont battus, d’autres se contenteront de ne pas rentrer en espérant pouvoir compléter le lendemain la somme pour les deux jours.

 

Les chiffres

L’UNICEF dans l’analyse de la situation des femmes et des enfants de 1999, les estime entre 50.000 et 100.000. Les régions de Saint-Louis, de Louga et de Thiès sont les principaux réservoirs des talibés qui sont pour près de 55% issus de familles d’agriculteurs, de pêcheurs et d’éleveurs et pour les 30% environ, de parents vendeurs, petits marabouts, enseignants en arabe, employés, ouvriers ou artisans, etc. On peut identifier trois catégories d’enfants : les talibés mendiants, les mendiants professionnels, les enfants accompagnateurs de mendiants.

Les principaux problèmes rencontrés par ces enfants sont pour :


40,2% d’ordre sanitaire, alimentaire, vestimentaire ou liés aux rafles,

18,2% évoquent l’exploitation sexuelle et économique, le manque d’abris;

12% citent les violences morales et physiques.

A Thiès et à Mbour 68,2% des enfants de la rue n’ont appris aucun métier, le colportage est exercé par 27,2% d’entre eux, le lavage des voitures par 12,8%, la mendicité par 10,4%. On note chez les jeunes 43,8% d’analphabètes à Thiès, 48,3% à Mbour.


 

Des enfants sans identité

Les enfants sont d’origines ethniques et religieuses diverses, leurs âges sont généralement compris entre 5 et 18 ans. La crise a aujourd’hui 18 ans, la quasi-totalité des enfants n’ont connu que la crise; soit 99%. Ceux qui ont entre 5 et 12 ans sont nés dans la crise (soit 43,15%), les autres avaient au plus dix ans quand leur famille a été déplacée. Nous avons 41% de filles contre 59% de garçons, et le nombre supérieur de garçons s’explique par le fait que les enfants en conflit avec la loi et les taalibé-mendiants sont essentiellement des garçons.

Parmi ces enfants on trouve des déplacés (81,6%), des victimes des mines (7,79%), des victimes de traumatisme psychologique (3,16%), des enfants de la rue ou en danger moral (7,89%) et des enfants en conflit avec la loi (1,58%).

Ils sont 64,73% qui se disent sénégalais et 1,05% qui se disent guinéens ; mais plus du tiers des enfants (34,73%) n’arrivent pas à dire quelle est sa nationalité. Ils sont 48,94% à déclarer avoir un document officiel, qui est généralement un extrait ou un bulletin de naissance.

Source : Unicef

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Author: France-Senegal

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